Article scientifique (en anglais) décrivant comment un caractère défavorable (le fait pour les femelles de pondre des œufs à côté du nid) a pu se répandre dans les populations de Miros des Chatham [en: black robin] à cause de l’action des humains.
En effet, cette espèce était en très grand danger d’extinction : en 1980, il ne restait que deux individus ! Dans cette toute petite population de miros, le comportement de pondre à côté du nid [en: to lay rim eggs] est apparu et est devenu de plus en plus abondant au cours des années 80.
Normalement, ce caractère (d’origine génétique) aurait dû disparaître, par sélection naturelle. En effet, les descendants des femelles possédant ce caractère ont très peu de chances de transmettre ce caractère, puisque leurs œufs ne vont pas parvenir à se développer ! Mais l’espèce étant extrêmement vulnérable, les humains ont décidé de remettre les œufs au cœur du nid, ce qui a empêché la sélection naturelle. Dans cette toute petite population, le seul mécanisme évolutif agissant sur la fréquence de ce caractère a donc été la dérive génétique ; et au cours des années 1980, le hasard a fait que ce caractère est devenu de plus en plus fréquent (les individus le possédant ayant par hasard plus de descendants que les autres).
Lorsque les humains ont jugé que l’espèce n’était plus en danger, ils ont cessé de remettre les œufs au centre du nid. La sélection naturelle a ainsi a nouveau exercé son influence, et la fréquence du caractère a diminué jusqu’à 10 % vers 2010.

Voir aussi l’article de vulgarisation « Le dilemme de la conservation des espèces » qui explique en termes simples (mais sans images) les résultats de cet étude.