En lien avec le programme de SVT_THOUAND – Terminale spé. SVT
1.3 L’inéluctable évolution des génomes au sein des populations
* Une lecture recommandée

Le dilemme de la conservation des espèces

Le Monde
03-02-2014
Nicolas Gompel & Benjamin Prud'homme
Nicolas Gompel : généticien, LMU de Munich
Benjamin Prud'homme : généticien, Institut de biologie du développement de Marseille-Luminy CNRS


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(avec les identifiants du réseau informatique du lycée)

Présentation
Chez une espèce d’oiseau, les Miros, est apparu par mutation un comportement génétique provoquant un très fort désavantage reproductif : les individus pondent leurs œufs non pas au centre mais sur le bord du nid, ce qui les empêche d’être couvés et donc d’éclore.
En 1980, il ne restait qu’un couple de Miros. Le hasard a fait que l’un de ces deux individus était porteur de la mutation : c’est un exemple d’effet fondateur (dérive génétique due à une réduction très importante de la population).
Pendant près de dix ans, afin de préserver l’espèce, les chercheurs ont replacé les œufs au centre du nid : le caractère était alors neutre. Sa fréquence a augmenté, jusqu’à concerner la moitié des individus ; cette évolution uniquement due au hasard, possible dans une petite population (moins de 200 individus) est un exemple de dérive génétique.
À partir des années 90, les chercheurs ne sont plus intervenus sur les œufs placés au bord du nid ; ce comportement a donc à nouveau été à l’origine d’un fort désavantage reproductif. En vingt ans, la fréquence du caractère délétère a considérablement diminué, un exemple de sélection naturelle.

Outre les mécanismes évolutifs de la dérive et la sélection, cet exemple illustre les difficultés de la biologie de la conservation : comment la réduction des effectifs d’une espèce peut mener à accélérer son extinction, et les dangers de l’intervention humaine.